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Le retour de la diaspora sénégalaise
Souvent surnommé « repats » en opposition aux « expats », les personnes qui ont choisi de revenir dans leur pays d’origine afin d’avoir un impact économique concret pour le développement de leur pays sont de plus en plus nombreuses au Sénégal. Ce phénomène s’explique grâce à la stabilité du pays que ce soit du point de vue politique ou économique. Le Sénégal séduit sa diaspora, qui revient pour avoir un impact concret dans le pays.
C’est le cas par exemple de Soad Diouf, de retour à Dakar depuis un an et demi, où elle a ouvert son propre cabinet d’audit énergétique, financé par l’Ofii (Office français de l’immigration et de l’intégration), organisme français qui finance les retours volontaires. Pour elle, ce retour représentait un devoir moral, car être sur place est plus important que d’apporter une aide depuis l’étranger, selon elle. En revanche, ce phénomène ne plait pas tout de suite aux familles qui sont restées sur place, il est « impensable », « inconcevable », que l’on souhaite quitter la France pour revenir. Les proches de Soad Diouf n’étaient pas ravis de ce retour car « Pour eux, il faut rester en Europe. C’est l’Eldorado, explique-t-elle. Mais c’est un mythe. Ils adorent l’Europe mais ils ne la connaissent pas. Ils ne voient que les touristes qui viennent ici, mais quand on est en vacances, forcément, tout est parfait ! ». Soad Diouf est donc revenue au Sénégal avec la forte volonté de montrer au pays et à sa famille que l’on peut avoir un impact concret sur place, sans rester à l’étranger.
« Il vaut mieux rentrer et développer notre pays en étant sur place, plutôt que d’envoyer de l’aide. (…) Un pays ne s’est jamais développé avec de l’aide. »
De plus, le Président Macky Sall a lancé il y peu le plan Sénégal émergent, permettant ainsi une croissance du PIB de 7% ainsi que de nombreuses opportunités professionnelles à saisir pour les fameux repats. Et N’daga Sarr l’a compris tout de suite. Il travaillait chez Adecco avant de revenir au Sénégal, il y a deux ans et aujourd’hui il travaille dans une entreprise de recrutement.
Tous ces retours sont loin de compenser ceux qui partent pour l’Europe. En revanche, les nombreux retours ont fait naître partout dans le pays des success stories d’entrepreneurs qui pourraient dissuader les plus jeunes de partir. Tel est l’avis de Moubarak Wade, patron d’une agence de communication à Dakar, revenu d’Europe en 2012.
« Au Sénégal, le retour de la diaspora », un reportage de Géraldine Hallot et Stéphane Beaufils, à retrouver en intégralité sur le site de France Inter.